Savez-vous qu’il existe partout sur Terre une énergie renouvelable, abondante, qui pourrait produire de l’électricité 24h/24 sans émettre de CO2 ? Difficile à croire et pourtant elle existe ! Il s’agit de l’énergie osmotique. Mais pourquoi cette énergie découverte dès les années 1960 reste-t-elle inexploitée ? On vous explique tout.
L’énergie osmotique est présente dans les deltas et les estuaires de chaque continent. Elle est libérée lorsque l’eau douce d’un fleuve rencontre l’eau salée de la mer et peut, par un mélange naturel de molécules que l’on appelle l’osmose, produire de l’électricité… beaucoup d’électricité !
À l’embouchure du Rhône, l’osmose pourrait par exemple en générer suffisamment pour couvrir deux fois la consommation de la ville de Marseille ! À l’échelle du globe, c’est environ 10 % des besoins mondiaux en électricité qui pourraient être couverts. Mais pourquoi donc le potentiel de cette « énergie bleue » n’a-t-il jamais été exploité ? Figurez-vous que sur le Rhône, on y travaille !
Rappelons tout d’abord que l’énergie osmotique a été découverte dès les années 1960 aux Etats Unis et que l’idée de l’utiliser pour produire de l’électricité a germé dans les années 1970-80. Faute d’avoir trouvé une technologie suffisamment robuste jusqu’ici, elle est restée en sommeil. Mais peut-être plus pour longtemps !
En effet, la France est en passe de devenir le premier pays à libérer le potentiel de l’osmose et c’est à Port-Saint-Louis-du-Rhône que la magie devrait bientôt opérer ! La startup française Sweetch Energy, basée à Rennes, a développé une technologie baptisée INOD®. Cette dernière prend la forme d’une fine membrane conçue à partir de matériaux bio-sourcés. Placée à l’endroit où eau douce et eau salée se mélange, elle permet de convertir l’osmose en électricité.
C’est dans le laboratoire hydraulique de CNR (Compagnie Nationale du Rhône) que Sweetch Energy a choisi de tester et d’améliorer cette technologie innovante. Le premier prototype de centrale osmotique sera implanté fin 2023 à proximité de l’écluse de Barcarin exploitée par CNR afin de tester le dispositif en conditions réelles. Une première étape avant de déployer à plus grande échelle cette technologie qui pourrait faire l’effet d’une petite révolution dans la course mondiale pour décarboner notre production d’électricité.
Pour en savoir plus, consultez le reportage de TF1 sur cette énergie d’avenir.