Les 24 et 25 août ont eu lieu les finales du Championnat de France de joutes nautiques au sein de la nouvelle halte fluviale d’Ampuis avec 76 participants. Elles célébraient les 100 ans de la Société de joutes et de sauvetage nautique d’Ampuis, qui organisait l’évènement.
La joute nautique est un sport qui consiste en une confrontation entre deux jouteurs montés sur des barques propulsées par des rameurs, par un moteur, ou encore en tirant des cordes fixées entre les deux rives. L’objectif du jouteur est de faire tomber son adversaire à l’eau muni d’une lance et d’un pavois (une sorte de bouclier).
C’est un sport pratiqué depuis l’Antiquité et à l’époque il s’agissait plutôt de combats que de loisirs, car l’affrontement se déroulait sans aucune protection. Il existe plusieurs méthodes de joutes selon les régions :
La méthode languedocienne : les barques lourdes propulsées par huit à dix rameurs se croisent à droite pour permettre aux jouteurs de réaliser « la passe ». En plus des rameurs, deux musiciens (avec tambour et hautbois) et le « timonier patron » : le barreur. Les jouteurs sont montés sur une plateforme se situant à près de trois mètres de l’eau : la tintaine. Sur la partie basse de la tintaine, se tiennent les joueurs des prochaines joutes.
La méthode provençale : deux jouteurs se trouvant chacun sur un bateau, en haut d’un plateau appelé en Provence « teinteine ». Chaque jouteur est protégé par un plastron en bois (armure qui protège la poitrine) et tient dans la main gauche un témoin qui doit l’empêcher d’attraper la lance de son adversaire.
La méthode lyonnaise et givordine : les lances vont de 4,6 m à 6 m pour les seniors mi-lourds et lourds, et sont de loin les plus lourdes de toutes les méthodes de joutes. Le jouteur est campé sur la plate-forme arrière du bateau, nommée tabagnon. Un « bourron » lui servant de cale pour sa main droite lui serre la cuisse droite. Le plastron est maintenu grâce à une sangle lui enserrant le cou et l’épaule gauche, tandis qu’une autre sangle beaucoup plus courte est passée dans sa main gauche. Il doit tenir sa lance des deux mains, sans la lâcher durant le déroulement de la passe. Il ne doit pas non plus toucher le tabagnon avec une autre partie du corps que ses deux pieds sous peine d’être aussitôt « mouillé » pour avoir « briqué ». Il est en outre obligé de piquer dans le carré central du plastron adverse, appelé « neuf ».
La méthode alsacienne : l’équipage est composé de six personnes (un jouteur, 4 rameurs et un capitaine). La joute alsacienne aligne quatre rameurs assis les uns derrière les autres à cheval sur un banc central. Chaque rameur est équipé d’un seul aviron tenu par une dame de nage (qui fixe l’aviron sur l’embarcation). Autre particularité, les rameurs alsaciens désarment leurs avirons et les dressent verticalement à l’intérieur de leur embarcation.
La méthode parisienne : les barques, propulsées à l’aide d’un moteur, sont dirigées par un barreur appelé « patron », et se croisent à droite. L’équipement est constitué d’un plastron et d’une lance. Le plastron est un gilet de grosse toile garnie de crin, que l’on attache sur la poitrine grâce à deux sangles passant dans le dos du jouteur. La lance est en bois d’une longueur de 3,4 à 4 m suivant les catégories et est « emboulée » c’est-à-dire munie d’un tampon en cuir à son extrémité.